De manière surprenante, ce dernier tome commence avec une ellipse temporelle non négligeable depuis la fin du tome précédent. Notre groupe de médecins a désormais pour but d’infiltrer le centre névralgique du complot qu’ils affrontent depuis le début de la série. Celui-ci est situé quelque part en Europe de l’Est, et la mission d’infiltration qui se profile pourrait bien se transformer en une dantesque bataille.
Un scénario très (trop?) dense
Bien que toujours très agréable, cet ultime tome m’a paru un poil en dessous des précédents. Le scénario trouve pourtant une conclusion tout à fait satisfaisante, avec des retournements de situations jusqu’au dernier moment. Mais cette dernière qualité est également son principal défaut à mon sens. Cet album contient en effet encore énormément d’expositions, des flashbacks, et l’introduction de nombreux nouveaux concepts (hybrides, réseaux mentaux, transferts d’esprit…) ou nouveaux pouvoirs, qui permettent de faire avancer le récit ou de résoudre une situation. Mais sans plus de préparation du lecteur, cela fait un peu deus ex machina dans le récit. Et c’est dommage.
Ce tome est finalement peut-être le plus dense de toute la série. Pas au point (de rupture) du dernier tome de Marie des Dragons, mais je pense qu’il aurait tout à fait pu être divisé en deux tomes, pour une série totale en 5 albums. Ou éventuellement, il aurait pu être complété par une sorte d’encyclopédie, comme il peut en exister pour le monde de Troy, ou celui des forêts d’Opale.
Lors du climax, en milieu d’album, la tension est réellement palpable ! Toutefois, le scénario de cet album contient beaucoup de nouvelles vérités, et contres-vérités. Il ajoute également de nouvelles factions, avec même des sous-factions, ce qui rend l’ensemble assez difficilement digeste, même si passionnant. Je reste néanmoins convaincu que l’ensemble est trop dense, et aurait gagné à un peu plus de dilution.
Des dessins toujours au niveau
Côté dessin, on maintient l’excellent niveau des tomes précédents. Les personnages restent bien caractérisés, et facilement reconnaissable malgré ce qui peut leur arriver dans ce tome.
Et le bestiaire fantastique des primordiaux est toujours un régal à observer. L’imagination du dessinateur et d’ailleurs sans limite pour réinterpréter des créatures telles que le manticore, le basilic, l’hydre, la sirène, le cerbère, et je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler. Les pouvoirs qui leur sont associés sont généralement bien imaginés, fidèles à leur folklore tout en étant réinventés pour l’occasion.
Notes personnelles : qui veut quoi ?
En guise de notes personnelles, si vous souhaitez un récapitulatif (trés!) global de ce tome du point de vue des différentes factions, je les ai listées ci-dessous. Attention, ce paragraphe est réservé à ceux ayant déjà lu cette série. Il contient énormément de spoilers, et sera incompréhensible si vous n’avez pas lu la bande dessinée.
Pour conclure, cette série reste un excellent moment de bande dessinée. Des dessins magnifiques, avec un bestiaire fantastique incroyable et des décors somptueux. Le scénario est néanmoins extrêmement complexe, et aurait sans doute mérité un tome de plus pour être réellement digeste.