Synopsis
La Justice League regroupe en son sein une bonne partie des héros et superhéros, en vus de garantir ensemble la liberté, la paix, et la justice partout sur le globe. Composée de Superman, Batman, Wonder Woman, mais également Green Lantern, Flash ou encore Green Arrow, la League intervient généralement lorsque des menaces de grande ampleur se font sentir, au niveau planétaire, voire cosmique.
Pourtant, ici, rien de cela ! Car c’est aux femmes et aux hommes cachés derrières leurs masques et leurs pouvoirs que l’on s’attaque. En effet, dés le premier chapitre, l’épouse du superhéros Extensiman est retrouvée assassinée. Alors que le meurtrier a réussi à déjouer toutes les sécurités et semble connaitre les identités secrètes des membres de la League, une course contre la montre commence. Car ce sont les différents proches (familles, amis, amants, enfants…) des superhéros qui sont désormais en danger, et le meurtrier semble ne pas vouloir s’arrêter à son premier assassinat…
Autant le rappeler d’emblée : je ne suis généralement pas fan du tout du team-up de superhéros (Justice League, Avenger…), en particulier car les puissances et les mythologies de chaque personnage doivent être nivelée aux autres, que ce soit par le haut ou par le bas, comme évoqué ici. Néanmoins, le présent récit se concentre beaucoup plus sur l’aspect humain (ou presque) des personnages, avec un focus sur des superhéros de moindre importance, tels que Extensiman, Atom ou encore le 3eme Robin. Un parti-pris tout à fait louable, et qui participe largement à la qualité de l’oeuvre, en instaurant autant une véritable empathie du lecteur, mais en instaurant aussi des enjeux qui pourront diverger du classique statu quo des comics. Pour autant, le premier défaut (à mon sens) que j’évoquais reste de mise, et les personnages se retrouvent à devoir être ajustés les uns aux autres pour que le récit soit globalement crédible.
Un pour tous…
Pour poursuivre sur les personnages, notons qu’ils sont très nombreux. Peut-être un peu trop. L’on a bien sûr à faire avec des superhéros largement connus (Superman, Batman, Flash…) mais également des personnages beaucoup plus obscurs (Atom, Captain Boomerang, Extensiman…). Sachant que chaque personnage peut être appelé soit par son nom de superhéros (Green Lantern…) soit par son identité civile (Kyle Rayner…), et qu’à cela on ajoute les trés nombreux proches des personnages (Alfred le majordome de Batman, Martha la mère de Superman, Sue l’ex-femme de Atom, Jack le père de Robin…). Bref, si le récit parvient à se lire sans trop de difficulté, ce n’est pas totalement aisé non plus !
Afin de ne pas perdre le lecteur a chaque page, le scénariste propose de suivre un personnage-narrateur qui servira de guide dans la grande majorité du récit, à savoir Green Arrow, alias Oliver Queen. Un choix intéressant, puisqu’à l’instar de Batman, celui-ci ne possède pas de super-pouvoir. En outre, n’ayant pas vraiment de proches à protéger, il porte un regard plutôt extérieur sur les menaces qui pèsent sur les membres de la Justice League.
Je voulais également ajouter un mot à propos du personnage d’Extensiman, dont la femme est assassinée au début du récit. Celui-ci est très bien (ré)introduit, malgré sa faible popularité auprès des lecteurs. Et les auteurs parviennent à le rendre extrêmement sympathique et touchant, rendant son deuil et son désespoir très marquants.
Un très bon récit !
Je l’évoquais plus haut, Crise d’Identité est un comics largement reconnu et apprécié par les amateurs. Et il faut reconnaitre que le scénario est rondement mené. L’évolution de l’enquête est logique et, malgré la présence de (très) nombreux personnages, superhéros comme supervilains, l’on suit bien la progression de la narration, avec une pression qui se fait croissante sur les membres de la League. Le lecteur est tenu en haleine jusqu’au dénouement, en étant porté de vrais suspects en fausses pistes avec brio.
Au delà de l’aspect thriller, les scènes d’actions ne sont pas en reste, même si les auteurs évitent habilement les déploiements de super-pouvoirs démesurés, et se cantonnent à des bastons à plus petite échelle, restant dans le ton de l’histoire.
Les dessins sont tout à fait à la hauteur du scénario, et permettent au lecteur de suivre le fil du récit sans aucune difficulté, malgré des planches parfois très déstructurées, typiques des comics américains. En particulier, certaines doubles-pages sont parfois à lire sur toute la largeur du livre (dit autrement : les strips s’étalent sur deux pages, puis les uns au dessous des autres).
Je n’ai cependant pas gardé en mémoire de vignettes ou planches particulièrement marquantes.
Pour finir sur le dessin, j’ai également noté certaines postures assez étranges, comme si les personnages avaient parfois des problèmes de morphologie ; mais vraiment rien de bien gênant.
En conclusion, même si ce n’est pas un comics absolument sans défaut, Crise d’Identité reste un très bon récit, sans doute à réserver à un lecteur ayant un minimum de connaissance des personnages de DC Comics tout de même.