Tim Drake, alias Red Robin est de retour ! Réintégrant l’équipe des Chevaliers de Gotham, celle-ci doit dés lors faire face au Syndicat des Victimes qui, avec l’aide d’Anaky, a pris en otage l’asile d’Arkham. Toutefois, les Chevaliers doivent également composer avec leurs difficultés interne, entre le père de Katy, l’instabilité de Gueule d’argile, ou la fragilité du couple Tim/Steph…
On peut le comprendre à la lecture du résumé précédent, ce sixième tome de la série concrétise nombre de set-up disséminés dans les tomes précédents. On y retrouve donc le Syndicat des Victimes (issu du tome 2) qui, s’il n’est pas vraiment beaucoup plus développé, me semble plus cohérent avec notamment des manifestations populaires dans les rues de Gotham. Le syndicat est désormais épaulé de Lonnie Machin alias Anarky, introduit au tome précédent. Et tapie dans l’ombre, il est régulièrement fait mention de la Colonie du tome 1. Du côté des Chevaliers, l’on retrouve Azrael (depuis le tome 3) ainsi que les IA de Batwing (tome 4), et bien sûr le travail de Gueule d’Argile sur lui-même depuis plusieurs tomes, tout comme la croisade solitaire de Spoiler…
L’on (re)découvre également le personnage de Red Robin, confronté à son double du futur dans le tome précédent. Intelligent mais faillible, enjoué mais pas tout-à-fait honnête, Tim assure avec Gueule d’Argile le fil rouge de ce tome. En découle un excellent opus, qui apparait comme le climax de la série et tient nombre de promesses faites aux tomes précédents.
Les dessins sont dans la lignée des tomes précédents, mais sortent néanmoins de lot. Il est possible que la mise en avant de Gueule d’Argile (saisissant, dans cet album) permette des vignettes, voire des pages entières, de toute beauté. Ci-dessous, un exemple de pleine-page dans laquelle Batman vient d’utiliser l’un des fusils cryogéniques de Mister Freeze pour neutraliser un allié devenu trop instable. J’ai toutefois eu l’étrange impression d’un changement brusque de dessinateur d’une page à l’autre ; mais a priori ce n’est pas le cas, et cela n’a que très peu gêné ma lecture.
En point noir de cet album, je pourrai évoquer le traitement de Gueule d’Argile sur la dernière partie de son arc scénaristique, qui manque de subtilité et abuse de sa taille. Mais je n’en dirai pas plus. A l’inversement, j’ai été agréablement surpris par le rôle endossé par Anarky, qui lui est doté de beaucoup plus de subtilité.
Le chapitre final est en fait un court récit en forme de flashback sur l’origin story de Gueule d’Argile. Si l’histoire n’est pas des plus originales, sa composition et sa narration sont tout à fait touchantes, à l’image du personnage dans l’ensemble de l’opus !