Dans le Grand Ouest américain, les guerres indiennes sont finies, et les traditions de ceux-ci sombrent peu à peu dans l’oubli… Georges est un jeune indien élevé par des colons. Il se retrouve recueilli par un trio de hors-la-loi : Sully l’irlandais pragmatique, No Moon la squaw mutilée attentionnée, et Little Knife le métis mu par la colère, le chef de la bande.
Alors que l’Aventure avec un grand A les guide au jour le jour, Georges découvre son héritage. Mais celui-ci a-t-il encore le moindre sens ? Ou est-il définitivement révolu ?
Découvert et lu au coin du feu lors des fêtes de fin d’année, j’avoue avoir été conquis par ce récit se déroulant dans le grand ouest américain, un environnement qui se situe très loin de mes lectures habituelle. Caractérisé par une narration plutôt lente et contemplative, l’histoire qui nous est contée n’est néanmoins pas dénuée d’action, de péripéties et d’enjeux.
Le deuil est une main froide qui te serre le cœur. Avec le temps, le cœur finit par la réchauffer, mais il n’y a que la vengeance qui en relâche l’étreinte.
Little Knife, page 83
Drame humain avant tout, nous suivons donc ces quatre aventuriers au fil de leur voyage, entre plaines balayées par les vents et forêts millénaires et gigantesques, tantôt guidés par un objectif bien précis (en particulier la vengeance de Little Knife), tantôt embarqués par des péripéties plus imprévues, (comme le massacre d’un troupeau de bisons sacrés, par exemple). Une histoire plutôt simple, mais pas simpliste, et qui ajoute au réalisme d’un récit dur, mais juste et crédible. Le tout est porté par des personnages au moins touchants, sinon attachants, même si pas toujours sympathiques. Seul le personnage de Georges, au travers duquel nous suivons l’aventure, est un enfant sans doute trop mature pour être vraiment réaliste.
Les dessins, quant à eux, sont plutôt réussis. Si les paysages et environnements sont magnifiques, et avec des tonalités généralement pastelles, l’auteur a un style plus marqué concernant les visages des personnages. Sans complètement y adhérer, le trait est néanmoins efficace, et traduit avec brio leurs expressions et réactions. Les compositions des planches sont plutôt classiques mais travaillées et réfléchies, servant le récit avec intelligence.
En conclusion, une très belle histoire dans l’ouest sauvage qui fut une agréable surprise pour moi. Hoka Hey !
