En conclusion de cet article, je vous évoquais que la série Shaman avait intégré ma PàL. En grand fan des (hélàs) avortées Guerres Parallèles des mêmes frères Peru, il était donc temps de m’y mettre avec ce premier tome…
Skeld, Kyrsam et Riot sont des pisteurs ; les deux premiers sont humains, le troisième est léniel. Bravant les lois de la Ville-Monde, ils s’aventurent régulièrement dans les Terres Dévastées en quête de trésors et de richesses issus de l’ancien monde. Mais lorsque leur route croise celle d’une escouade militaire, ils se retrouve en possession d’un mystérieuse artefact conférant à Skeld les pouvoirs d’un shaman1, ceux-ci étant pourtant habituellement au service du régime totalitaire de la Cité.
Devenu le point de convergence de diverses factions, ses amis retenus en otage, Skeld devra composer avec un univers qu’il ne comprend plus, et un pouvoir qu’il ne maîtrise pas…
J’étais curieux en ouvrant cet album, et je dois dire que je n’ai vraiment pas été déçu. L’action se déroule dans un univers de fantasy post-apocalyptique2 qui tient finalement beaucoup du genre steampunk, mêlant habilement le technologies oubliées et la magie chamanique dans une ambiance (surtout) urbaine pesante et vertigineuse. L’on ressent cet univers trés vaste, et le lore nous est dévoilé petit petit, au fil du récit, de manière trés bien dosée. Dans la Ville-Monde, deux factions s’affrontent de manière plus ou moins larvée : le régime totalitaire du Parlement, et les révolutionnaires Archivistes. Tandis qu’à l’extérieur de la cité, les Terres Dévastées cachent de nombreux secrets…
Le scénario est complexe tout en demeurant parfaitement intelligible. Non linéaires, il emploie les flashbacks et récits parallèles de manière intelligente, sans pour autant user de cartouches qui pourraient aider le lecteur à contextualiser les scènes. Le récit introduit les personnages principaux au fil de l’album, ce qui nous permet de nous y attacher progressivement. Les dialogues sont justes, avec l’emploi de vocabulaire (et jurons) parfois étonnement crus.
Je suis toutefois partagé sur les dessins. Ceux-ci sont globalement bons, même s’ils apparaissent parfois brouillons, en particulier dans les détails. Dans certaines scènes, j’ai même noté des champ-contrechamp ou des échanges entre personnages que le dessin rendait confus, les postures des personnages et/ou leurs regards n’aidant pas à la compréhension globale des compositions.
Toutefois, certaines vignettes sont de toutes beauté, entre panoramas vertigineux, cauchemars insondables, découpages originaux ou scènes de pures délires…
Avec un univers qui me fait penser aux Prince d’Arclan mais aussi à Angor (avec ce mystérieux artefact), ce premier tome pose de très bonnes bases ! J’attend donc beaucoup de la suite de la trilogie…
- Terme désignant ici un détenteur de pouvoir magiques, s’éloignant assez des chamanes animistes plus traditionnels.[↑]
- Qui sert surtout de cadre, les personnages n’étant pas particulièrement des « survivants ».[↑]
- En cela, cet album de Shaman m’a furieusement fait penser à ceux de la série « Le Dernier des Dieux »[↑]
