Où le regard ne porte pas #2

Vingt ans ont passés. Et si le temps les a séparé, un destin mystérieux continue de relier William, Paolo, Nino et Lisa… Aussi, lorsque cette dernière fait appel à eux, les quatre trentenaires se retrouvent pour la première fois, et pourtant comme s’ils ne s’étaient jamais quittés.

Abandonnée il y a peu par un amant aussi torturé qu’inquiétant, la toujours-aussi-mystérieuse Lisa parvient à convaincre ses amis d’enfance de se lancer à sa recherche. Les quatre aventuriers se lancent ainsi dans une expédition presque absurde dans la jungle du Costa Rica… Et si leur quête ne faisait que les rapprocher de leurs propres destinées ?

Pensé dés le départ comme une histoire complète, cet album vient donc conclure le tome #1 en une histoire unique.

Et si j’avais adoré le premier opus, j’avoue que je suis plus dubitatif sur celui-ci…

Du moins en ce qui concerne le fond. Le scénario se lance de manière un peu bancale, absurde, presque pas crédible malgré notre suspensions consentie d’incrédulité. Le rassemblement des 4 bambins devenus adultes sans s’être jamais revu est déjà difficile à avaler. Mais les efforts de Lisa pour lancer son expédition peine énormément à convaincre. Cette étape passée, toutefois, on entrera plutôt bien dans ce voyage au cœur de la jungle tropicale, dont on se doute bien que personne ne reviendra indemne. Toujours narré à la première personne, l’on perd quand même la poésie de l’enfance du tome précédent, au profit (contestable) de quelques échanges plus adultes. Par ailleurs, le récit s’oriente très franchement dans le fantastique (là ou le premier tome ne faisait que l’effleurer), nous introduisant différents concepts, catapultés avec une rudesse dont les auteurs n’avait pas fait preuve auparavant. L’impression générale est que l’histoire avait bien été pensée ainsi dés le départ. Mais le dévoilement des mystères est trop rapide. Peut-être aurait-il fallut une trilogie, plutôt qu’un diptyque ?

Signalons toutefois une jolie prouesse narrative avec le personnage de Thomas, paradoxalement quasi absent de l’album, et pourtant très présent à l’histoire.

Sur la forme, toutefois, nous restons très proche de l’esprit du tome #1. Car si nous quittons les falaises italiennes pour la végétation costaricaine, le dessin, la composition et le découpage restent similaire, faisant la part belle aux nombreuses vignettes pages muettes pour mieux souligner l’histoire (même si ici, vous l’aurez compris, les personnages sont beaucoup plus loquaces, dénouement oblige).

C’est une ville qui n’eut pas le temps de figurer sur une carte… Ville champignon, construite à la hâte et aussitôt désertée, finalement trop isolée et trop misérable pour que quelqu’un s’intéresse encore à elle.

Les séquences oniriques du tome #1 sont remplacées par des extraits de journal intimes. Plus lisibles, ils aideront bien évidement à comprendre le fin mot de l’histoire. Un dénouement en demi teinte, qui s’il est satisfaisant et doux-amers, arrive toutefois de manière un peu trop artificielle. Notamment avec l’appel à la folie1 qui permet des raccourcis scénaristiques trop faciles.

En conclusion, ces deux albums demeurent une lecture très agréable, même si le plaisir va decrescendo.

  1. Aussi largement employé dans Moi, Dragon.[]

Notes

Scenario : 6 / 10
Dessin : 6 / 10
Ambiance : 5 / 10
Note moyenne : 5.7 / 10

En savoir plus sur l'album...

Album : Où le regard ne porte pas #2

Type de BD :

Editeur :

Parution : août 2004

Lien : Site officiel

Taille : 98 pages

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