Deux ans ont passé, et l’empire infini des Rakata a désormais commencé son invasion du système Tython. Les populations locales résistent pourtant vaillamment. Les courageux rangers Je’daii désormais armés de sabreforces font front sous les ordres de l’orgueilleux Daegen Lok, tandis que les légions des colonies leur viennent en renfort.
Dans le camps des locaux, les émotions se renforcent, entre amour, désespoir, égo, courage et trahisons. Chez les Rakata, des dissensions apparaissent dans les états majors, tandis que leurs légions de déchiqueteurs semblent pourtant inarrêtables A grand renforts d’intuitions et de plans minutieux, les tactiques se forgent et la conclusion de la guerre approche.
La guerre se joue autant sur le champ de bataille que dans l’ombre, où stratégies, manipulations et intuitions rivalisent pour déterminer l’issue du conflit.
Située deux ans après le tome précédent, cet opus tire parti d’une ellipse bien pensée. Ce saut dans le temps renforce la crédibilité des développements narratifs et permet d’introduire des enjeux majeurs sans perdre le lecteur. Ainsi, nous sommes directement plongés dans la guerre entre le système Tython et l’empire Rakata. Cela rend également crédible l’histoire d’amour entre Xesh et Shae.
« Victime de ton passé, ou héros de ton avenir ? Décide-toi ! »
Shae à Xesh
L’histoire globale se suit sans déplaisir, même s’il faut reconnaitre que l’on sait d’avance comment globalement elle finira (et aucune surprise à ce niveau) et les intrigues secondaires manquent de profondeur et ne relève pas beaucoup le niveau (la menace de Trill est rapidement expédiée, Sek’nos est inintéressant, le destin de Tasha n’est que survolé…). L’on regrettera en particulier un trop gros recours à des deus ex machina, comme la réutilisation un peu facile de Lok en chef de guerre, ou aux travers de pouvoirs de Force non introduits et utilisés pour apporter des solutions à des péripéties majeures (l’aveuglement des devins, l’influence sur la mémoire, l’activation du Tho Yor…). Il s’agit typiquement d’une ignorance de la première loi de Sanderson quand on veut utiliser des pouvoirs surnaturels dans une histoire.
L’atmosphère sombre et oppressante reflète toutefois bien l’intensité de la guerre. Sans trop entrer dans les détails, Ostrander parvient à nous faire vivre des combats sur la ligne de front (où l’on ressent l’odeur de la boue et le goût du sang) tout en nous faisant éprouver les décisions stratégiques. Un équilibre (qui est décidément le thème de cette série) bien maitrisé, proposant une narration pertinente, quelque part entre les batailles (concrètes) de la guerre des clones et les proportions gigantesques des conflits (démesurés) de la Légende des Jedi.
Côté dessins, toujours rien à redire, et Duursema propose des vignettes dans la lignée des tomes précédents, et j’e m’ai même souligné quelques pages particulièrement marquantes, comme la toute première qui montre Tasha (devenue devineresse de la Force) ou encore la charge menée par Lok contre les armées Rakata.
En bref, une œuvre qui saura séduire les fans de science-fiction et de l’univers étendu de Star Wars. Pour ma part, j’ai apprécié le traitement de Xesh, son amnésie partielle justifiant des altérités de sa personnalité intéressantes. Toutefois, des déséquilibres dans l’écriture diviserons sans aucun doute les lecteurs.