Sinbad #3 : Les Ombres du Harem

Revenu à son point de départ à la fin du tome précédent, Sinbad s’infiltre dans le harem du khalife avec l’aide d’Azna. Son objectif : en ramener une mèche de cheveux de la favorite. Son but : la troquer contre des renseignements sur le collier de sa mère. Pendant ce temps, la maléfique Turabah est désormais la maîtresse du génie d’Al-a-din et compte toujours retrouver son voleur.

Avec « Les Ombres du Harem », Arleston et Alwett nous embarquent une dernière fois dans un tourbillon d’intrigues orientales. Cependant, le scénario, malgré un potentiel indéniable, souffre de quelques maladresses narratives. Les retrouvailles entre Sinbad et son père, par exemple, auraient pu porter une charge émotionnelle forte mais sont réduites à une anecdote humoristique, presque désinvolte. De même, le passage où Sinbad se fait passer pour un coiffeur homosexuel fait grincer des dents en 20241. Le fonctionnement de la lampe et de son génie sont également assez nébuleux, entre le nombre de vœux autorisés ou la passation de la lampe d’un propriétaire à l’autre… Pourtant, le jeu d’intrigues croisées, plus malin qu’il n’y paraît, sauve l’ensemble avec l’introduction de plusieurs nouveaux protagonistes, comme Ali Baba, (le maître des voleurs) ou Mellia (la favorite). Et chaque fil trouve son nœud de conclusion, malgré un peu de mièvrerie cependant assumée.

Si le récit tente d’emporter le lecteur, le dessin peine à suivre, avec des compositions globalement sans inspiration. Les scènes d’action manquent de fluidité, ce qui ternit l’effet d’immersion. Et ce n’est pas le comique (visuel ou non) qui sauvera l’affaire : même le running gag autour de Kazpar, bien que drôle, ne parvient pas à faire oublier les lacunes graphiques. Notons que l’humour est régulier dans cet opus, avec des situations burlesques et des quiproquos plutôt malins, notamment entre le khalife Al-a-din et la sorcière Turabah. Cette légèreté tranche parfois trop brutalement avec le sérieux de l’intrigue principale ou le côté étonnamment gore de certaines vignettes.

En point final de cette trilogie, je tiens à souligner que l’épilogue évoquant les guerres à venir à Bagdad est, quant à lui, totalement hors sujet.

Pour conclure, « Les Ombres du Harem » offre une aventure plaisante mais inégale. Si vous êtes fans d’intrigues orientales et d’humour, vous trouverez de quoi vous amuser. En revanche, si vous recherchez une aventure dense au dessin abouti et à l’ambiance homogène, mieux vaut revoir vos attentes.

  1. Bien que je ne sois pas particulièrement sensible sur le sujet[]

Notes

Scenario : 6 / 10
Dessin : 3 / 10
Ambiance : 5 / 10
Note moyenne : 4.7 / 10

En savoir plus sur l'album...

Série : Sinbad

Album : tome 3/3 : Les Ombres du Harem
(Histoire liée au reste de la série)

Type de BD :

Editeur :

Parution : août 2009

Lien : Site officiel

Taille : 54 pages

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