En France, le docteur Sätie, épaulée par Hélène et Pablö, remonte la trace de la terrible épidémie qui ravage l’Europe. Cette enquête les mène en Sibérie, vers un secret qui pourrait ébranler les fondements du projet Renaissance lui-même.
Pendant ce temps, Swänn s’efforce de traduire en justice des braconniers aliens responsables de la disparition de la famille de Liz. Elle-même espère encore retrouver au moins une partie des siens…

Si les intrigues de Renaissance ont su jusque-là maintenir une certaine tension, ce troisième volet peine un peu à tenir le cap et conclure de manière pleinement satisfaisante. L’enquête sur l’épidémie, bien que centrale, manque de relief. L’hypothèse d’une contamination liée aux anciens nakäns intrigue mais reste sous-exploitée. Quant à l’avancée de Liz et Swänn à la poursuite des braconniers skuälls, elle s’avère laborieuse et prévisible, n’apportant que peu de profondeur au récit.
Là où ce troisième tome excelle, c’est dans la maintiens de l’atmosphère si typique de cette saga. La désolation des paysages sibériens, la tension latente et les enjeux colossaux du projet Renaissance confèrent à l’album une intensité dramatique indéniable. L’espoir qui transparaît à travers les retrouvailles finales des deux näkans ajoute une touche d’émotion bienvenue.
Visuellement, cet opus reste fidèle à l’identité graphique de la saga. Le trait précis et immersif, combiné à une colorisation soignée, sert efficacement l’ambiance pesante du récit soulignée par la géométrie toujours absurdement impressionnante des appareils aliens. Le charadesign, déjà éprouvé dans les tomes précédents, conserve sa cohérence et son efficacité.
Malgré un scénario qui patine un peu et des pistes narratives parfois sous-exploitées, Permafröst parvient à capter l’attention grâce à une ambiance soignée et un dessin toujours aussi maîtrisé. L’on en retiendra une réflexion latente sur ingérance des civilisations avancées, et la manière dont elle est vécue (en bien ou en mal) sur les premières lignes.
Si cet album n’est pas le meilleur de la trilogie, il reste honnête et demeure un passage obligé pour qui souhaite suivre l’évolution du projet Renaissance dans la trilogie suivante…