Suite au chèque de l’une de mes grands-mères pour Noël, j’ai effectué une descente en ville le week-end dernier, et j’en ai donc profité pour rattraper quelques retards que j’avais en matière de BD (non soldées). Parmi elles : le dernier tome des Chevaliers Dragons, onzième du nom, sur lequel je souhaite m’attarder un peu.
Scénario
Intitulé « Toutes les mille et unes lunes » , ce nouveau tome de la Geste des Chevaliers Dragons suit sans grande originalité l’un des deux canons du genre :
- Un ou plusieurs chevaliers sont envoyé sur la piste d’un dragon, et rencontreront des difficultés diverses et variées;
- Nous découvrons un aspect géo-politique du monde des Chevaliers dragons, et leurs rôle dans celui-ci.
Nous sommes ici dans le second cas, et découvrons le fonctionnement de l’Ordre (ou plutôt « des ordres ») à très grande échelle. Ainsi, les différents ordres associés aux différentes citées et royaumes de par le monde ont obligation de se retrouver toutes les 1001 lunes afin de s’accorder entre eux, et de définir leurs actions à très grande échelles. Le lieu de la réunion est le mythique « Fort », une place forte des chevaliers, isolée en plein désert. Mais cette fois-ci, les choses seront différentes. La Grande Ancienne semble souhaiter un renouveau qui n’a rien de très heureux, et commence en soumettant différentes écuyères en jeune age à des épreuves d’une rare cruauté.
Géopolitique de l’Ordre
Comme c’est souvent le cas pour les tomes à orientation « politique » de la Geste, nous apprenons plusieurs petites choses sur ce monde qui demeure énigmatique malgré 12 tomes, et c’est tant mieux ! Plusieurs sujets sont abordés, à commencer par ce concept de « Grande Ancienne » qui est élue et dirige l’ensemble des ordres (eux-même dirigés localement par des « matriarches »). Ces mêmes matriarches constituent dans le « Fort » une assemblée éclectique et intéressante, mettant entre parenthèse leur légendaire sagesse, et laissant transparaître les idéaux et divergences. Nous apprenons au passage le nombre total d’ordre, s’élevant à une trentaine, mais variant régulièrement.
Empires, frontières, chaîne de montagnes, barbares sardes 1… Le monde de la Geste nous est un peu plus dévoilé, par ces aspects géographiques. Nous y découvrons un ordre de Chevaliers Dragons qui n’est pas aussi neutre que ça dans les relations entres nations (ce qui me fait dire que les évènements relatés dans ce tome se déroulent après la bataille de la Passe de Brisken, contée dans le tome 4).
Ainsi, ce 11eme tome nous décris l’ordre des chevaliers dragons sous un aspect sombre, ambigu et parfois même malsain. Est-il possible que les chevaliers gardent volontairement un dragon en vie dans les sous-sols du Fort ? Deux jeunes filles de douze ans peuvent-elles survivre dans le désert ? Comment gérer les « rapprochements sexuels » qui peuvent se produire entre deux chevaliers ? Ce dernier aspect nous apprend d’ailleurs que la virginité des chevaliers (qui leur assure une survie dans le maléfique veil) est purement physique, et non pas « de principe ». Constatation un peu dommage, je trouve.
Les dessins sont assez beaux. Je ne dirais pas « magnifiques », car ils me semblent encore perfectibles, mais les différents rendus (profondeurs, angles de vue, ambiance dégagée, et même un style moyenâgeux visible ci-contre) sont très intéressants.
Je conclurai en soulignant que ce tome m’a beaucoup plut. L’histoire est intéressante et nous apprend beaucoup de choses sur l’univers de la Geste. L’ambiance est fidèle aux autres tomes : mélange de nostalgie, d’évènements heureux et malheureux, le tout sali par la poussière des chemins. La bonne vieille chasse au dragon commence cependant à manquer (cela remonte au tome 7, sauf erreur de ma part).
La fin, quant à elle, présente une originalité notable : elle semble annoncer directement le prochain tome ! Effet de style, ou réelle avant-première ? L’avenir nous le dira…
- Ce nom de « sardes » n’a-t-il pas déjà été mentionné dans les tomes précédents ? J’ai un doute…[↑]
Effectivement, voilà une planche intéressante.
D’autant que, je n’ai pas eu le temps de vérifier, mais il me semble que le texte de cette première planche est exactement le même que la première planche du premier tome… A confirmer.
Je vais être obligé de descendre sur Bordeaux un de ces jour ^^
Je ne sais pas si tu est « obligé », mais tu es toujours le bienvenu.