Comme indiqué sur Instagram, j’ai récemment reçu ma commande faite à l’occasion du Batman day.
Pour rappel, le Batman Day revient chaque année, et permet aux fans du personnage – mais également aux librairies – de célébrer le Chevalier Noir de diverses manières : séances de dédicaces, soirées spéciales, annonces officielles ou marathon de films… Lors de cette journée, pour deux comics acheté, se déroulant dans l’univers de Batman, un comics collector en noir et blanc est offert par l’éditeur Urban Comics.
Cette année, il s’agissait du récit Batman ego. Et ça tombe bien très bien, car c’est un comics que j’avais hésité à m’acheter, compte tenu des bons retours que j’avais vu passer à son sujet. Par ailleurs, il faisait également partie de la sélection officielle des comics ayant influencé le dernier film Batman, de Matt Reeves.
Le pitch : une introspection de Batman
Donc, de quoi s’agit-il ? J’avoue que j’ai été un peu surpris. En réalité il ne s’agit pas d’un récit comme on peut l’entendre habituellement, avec une situation initiale, des péripéties et une situation finale. Ici, Batman est blessé et fatigué, ce qui sert de justification à une introspection en profondeur, durant laquelle Bruce Wayne va dialoguer avec sa part de noirceur, sur fond de volonté d’abandonner sa croisière contre le crime.
Le pitch de départ est très intéressant, mais la critique de son scénario n’est vraiment pas aisé. On va ainsi suivre Bruce dans ses doutes, les origines de sa croisade, un flash-back relativement touchant, et les pour et les contre des raisons qui le mèneraient à continuer ou à arrêter d’endosser le masque et la cape du Batman. Face à lui, nous avons une sorte de fantôme noir aux dents proéminente, un peu caricatural, tant dans son discours, animé par la vengeance et la violence, que dans son charadesign.
L’ensemble est plutôt agréable, même s’il ne révolutionne pas le personnage de Batman. On appréciera le lien qui est fait avec quelques œuvres majeures de la mythologie de Batman, « Killing Joke » en tête.
Cartoon or not cartoon
Les dessins sont plus que notables ! Ils empruntent autant au style de dessin des années 50, notamment pour les personnages démasqués, qu’aux cartoons et dessins animés. Ce point est d’ailleurs souligné dans l’édito de l’album. Et à ce titre, je n’ai pas pu m’empêcher de revoir dans ce comics, le Batman de la série animé de 1992, qui a marqué toute une génération dont je fais partie. Tout comme cette série, Batman Ego traite des sujets graves au-delà d’un dessin qui pourrait tromper le lecteur, en particulier dans sa première partie où le chevalier noir est blessé et où l’on assiste purement et simplement à un suicide !
Pour rester dans les dessins, il est à noter que les cases s’enchaînent de manière assez abstraite, puisque l’auteur propose avant tout un voyage dans la psyché de Bruce Wayne. Ce n’est absolument pas un reproche, mais ces planches assez surréalistes peut surprendre lorsque l’on s’attend à une aventure du chevalier noir plus classique. À cela, on peut ajouter une composition des pages très audacieuse, avec parfois des illustrations qui semblent s’adresser directement au lecteur!
Pour finir, j’aborderai ce qui pour moi reste un point négatif de cet album. Sauf erreur de ma part, ce récit a été conçu, et donc dessiné, pour être proposé en couleur au lecteur. Ici, il était édité en noir et blanc, sous un format collector en édition limitée. En cela, c’est un intéressant objet de collection. Toutefois, je reste convaincu que le confort de lecture est bien meilleur avec la colorisation. J’insiste sur le point suivant, si l’œuvre a été conçue pour être lue en noir et blanc, ça ne me pose aucun problème ! Mais pour une œuvre qui a été imaginée pour être colorisée, je trouve que le confort de lecture est réduit (tout en dénaturant un peu la volonté originelle des auteurs). L’ensemble manque de relief, et les aplats de blanc et de noir ne rendent pas toujours les planches très lisibles. Qu’en pensez-vous ? Suis-je le seul de cet avis ?