Le premier récit suit le point de vue du maître jedi Kolar, dont la mission est d’arrêter Quinlan Vos, devenu incontrôlable du point de vue du conseil jedi. Cette première partie m’a paru assez brouillonne, et se présente comme une suite presque directe du tout premier album, ce qui n’aide pas à bien comprendre la ligne chronologique… Ah, les comics ! On y suit une succession de péripéties d’espionnage, liées à des agents secrets, agents doubles, voire agents triples. Je ne sais pas si j’étais un peu fatigué, mais j’avoue que certaines subtilités m’ont échappées, à moins ce qu’elles n’étaient simplement absentes de cette partie de l’album. Un aspect intéressant, reste la manipulation dont sont capables les jedi, pour venir à bout de la guerre et des siths. La fin justifie-t-elle les moyens ?
La seconde partie de l’album adopte le point de vue de la chevalier jedi Aayla Secura, ancienne padawan de Vos. Ce récit est trés sympathique. La jeune jedi sexy (aspect dont elle a conscience, le faisant savoir dans un passage, tant aux personnages qu’au lecteur !) bien connue des fans était un personnage tellement populaire dans l’univers étendu, à l’époque, qu’il apparait une fraction de seconde dans le film Star Wars épisode III, lors de l’exécution de l’ordre 66 ! Ce récit narre une mission d’infiltration d’un petit groupe de jedi sur une planète officiellement ralliée à la République, mais qui abriterait une base Séparatiste. Cela sera l’occasion de croiser le personnage d’Aurra Sing, une ancienne padawan devenue chasseuse de prime et assassin. Un personnage que l’on aperçoit une fraction de seconde dans le film Star Wars Episode I, pendant la course de pods (si si!).
Le parallèle entre les deux protagonistes est très intelligent :
- D’un côté, Secura est une chevalier jedi nouvellement adoubée, qui doute de ses capacités, et qui est essentiellement tournée vers son passé, notamment vers son maître Quinlan Vos.
- De l’autre côté, Sing est une padawan abandonnée, qui a mal tourné, et fait face à un avenir particulièrement sombre.
La symétrie fonctionne bien, que ce soit dans la manière dont sont orientés les personnages dans le temps, mais également leurs rapports avec leurs anciens maitres. Tout en finesse au début du récit, cette double lecture est néanmoins de moins en moins subtile au fur et à mesure que l’on avance dans les péripéties. Les liens affectifs entre jedi sont également évoqués, en particulier entre Aayla Secura et Kit Fisto; c’est intrigant, j’ignore si cet aspect sera développé dans les albums suivants.
La dernière partie de l’album suit directement le personnage de Quinlan Vos, qui devient donc le protagoniste principal. Désormais infiltré dans la garde rapprochée du comte Dooku, il doit d’abord effectuer une mission sur sa planète natale auprès d’un membre de sa famille, avant de mener diverses autres missions qui le mèneront toujours plus près du côté obscur. À moins qu’il n’y soit déjà ? La partie du récit traitant de la famille de Vos est clairement la conclusion d’une histoire initiée dans une autre série ; cela fait partie de la règle du jeu des comics, mais c’est toujours un peu énervant. Le reste est plutôt agréable à suivre, Vos est tiraillé entre ses parts de lumière et d’ombre, ses idéaux mais également sa vision pragmatique de la guerre, ainsi que son amour pour Khaleen. Même si ce dernier personnage n’est pas des plus intéressants, ni des plus crédibles en messagère infiltrée.
