Aprés une pause de quelques semaines, j’attaque la seconde partie de la série de comics Clone Wars, contant la Guerre des Clones, conflit ravageant la galaxie Star Wars… Ce cinquième tome contient 5 récits notablement distincts.
Le premier récit de ce cinquième tome prend la suite du cliffhanger du troisième tome. Nous retrouvons ainsi Obi-Wan Kenobi dans les geôles des séparatistes, au mains d’Assaj Ventress. Celui-ci devra utiliser tous ses talents pour fuir sa prison. Un récit qui a l’immense mérite d’enfin nous dévoiler l’origin story du personnage de Ventress ! Toutefois, ce sera là sont unique qualité. L’histoire n’est vraiment pas passionnante, la faute à un scénario trés léger. Les dialogues sont faciles, voire convenus. Les personnages secondaires sont des clichés sur pates (entre le barbare-requin et le soldat clone plus impressionnant qu’un Scharzenegger sous stéroïdes). Et le dessin n’est pas là pour rattraper l’ensemble, avec beaucoup de plans larges, oubliant les détails au passage.
Notons tout de même l’originalité de la planète d’origine d’Assaj Ventress, Rattatak, qui dispose de sa fiche détaillée dans l’atlas, et qui fût longtemps une planète sauvage et isolée, dont les habitants n’avaient pas conscience de l’existence du reste de la galaxie.
Le second récit est beaucoup plus intéressant. Il suit le sénateur Bail Organa (futur père adoptif de la princesse Léia), dans son enquête sur les agissements du chancelier Palpatine. D’abord confiant dans le sénat de la République, il rencontrera Valorum (ancien chancelier, aperçu dans le film Episode I – La Menace Fantôme) ainsi que la sénatrice Mon Mothma (future leader de la Rebellion, aperçue dans le film Episode IV – Le Retour du Jedi). Nous suivons ainsi les démarches d’Organa et ses désillusions, dans une histoire qui nous plonge dans les arcanes de la république, ainsi que dans la perversité absolue de Palpatine, loin du feu et du sang des lignes de front. La conclusion nous incite à réfléchir, faisant la dichotomie entre les valeurs d’un systèmes démocratiques, et son application…
Puis nous avons droit aux retrouvailles entre Kenobi et son apprenti Anakin Skywalker. Pas totalement déplaisant, cet arc était de toute façon sans enjeu (les deux protagonistes étant centraux dans le film Episode III – La Revanche des Siths). Le scénario reste très convenu, les dessins passables avec parfois des visages un peu difformes. Et un happy end aux forceps.
Nous retournons ensuite de nouveau au sénat, cœur de la République Galactique. Le chancelier Palpatine y évoque un chevalier jedi mort au combat, Ronhar Kim, l’un des ses amis de longue date. La narration va adopter une approche très originale puisque scène après scène, le lecteur remonte le temps, et avec lui cette étrange histoire d’amitié entre un jedi et un sith. De cette façon, les différentes péripéties sont appréciées à la lumière de leurs conclusions, systématiquement exposées quelques pages avant. Le dessin est sympathique, sans être époustouflant ; mais le scénario tragique est très réussi. Notons que nous en apprenons plus sur la manière dont Palpatine a accédé au poste suprême. Et un récit centré sur un jedi défini (y compris par lui-même) comme « moyen » est une originalité supplémentaire.
Enfin, la dernière partie de l’album nous conte l’histoire de maitre Yoda, se rendant sur la planète Thustra en mission diplomatique auprès du roi local, qui est également l’un de ses plus anciens amis. En effet, ce dernier menace de quitter la République pour se joindre au camp des séparatistes. Un récit dont l’idée est fondamentalement bonne, mais assez mal servie par le rythme. Tentant d’être larmoyants et tragiques, je n’ai pourtant pas réussi à adhérer aux dilemmes moraux des personnages. Il faut dire que les deux padawans qui accompagnent Yoda ne sont pas des plus passionnants. Et pour ma part, je n’ai pas réussi à adhérer au dessin de Hoon, qui tend largement vers le style manga (ce n’est pas un défaut en soit, mais je n’ai pas accroché). Ajoutons que la manière de parler de Yoda (en inversant des mots), transposée en bulles de BD est également assez fastidieuse à lire.
Au final, cet album m’a semblé très contrasté, avec des récits sur la ligne de front qui ne sont pas des plus marquants, mais les tractations dans la couloirs de la République relèvent largement la qualité de ce qui est finalement une sorte d’anthologie.