Préambule
Cet album est considérablement atypique, puisqu’il constitue le final de la premières hypersérie d’Uchronie[s] (voyez les albums concernés). En effet, il conclue simultanément les trois séries que sont New Byzance, New Harlem et New York. Pour plus de détails sur la manière de lire ces albums, je vous renvoie à mon guide de lecture, lien en bas de cette critique.
Et s’il est hors de question de lire cet album sans rien avoir lu précédemment, une trés agréable double-page est proposée en édito de cet opus, qui permet de résumer l’ensemble des séries précédemment évoquées, et rafraîchit efficacement la mémoire du lecteur.
Synopsis
Dans cet ultime album, nous découvrons Allan, devenu orphelin suite aux émeutes qui donnèrent naissance à New Harlem. Par une troublante coïncidence, il suit une trajectoire trés similaire à Zack dans New Harlem #2 : adopté par une famille pauvre, il développe des dons de prescience et est vendu à une multinationale (une pratique courante, donc, semble-t-il !). Mais tout comme Zack, ses pouvoirs feront de lui un retro-cognitif, le mettant au ban de la société.
Sans spoiler beaucoup plus, le lien avec les arcs narratif des séries de Uchronie[s] est réalisé au milieu de l’album, lorsque nous découvrons qu’Allan est en réalité le protagoniste de la fameuse scène de la fusillade, présente d’une manière ou d’une autre dans presque tous les albums précédents !
Critiques
Un excellent album que celui-ci. On pourrait éventuellement le désigner comme le meilleur. Mais en tant que synthèse et conclusion de 3 séries, il est en réalité difficile de lui donner un tel qualificatif pour ses seules qualités intrinsèques (qui sont pourtant tout à fait notables). N’en demeure pas moins que c’est un coup de cœur en ce qui me concerne !
Le scénariste surprend en suivant (pendant les deux premiers tiers de l’album) un personnage plusieurs fois aperçu mais toujours inconnu du lecteur : Allan, un prescient de New Harlem trés similaire à Zack. C’est d’ailleurs un scénario très similaire à New Harlem #1 qui nous est proposé… mais mieux maitrisé, plus subtil, plus touchant. Je regrette un léger happy-end un peu trop facile à mon gout, bien que l’amertume de celui-ci soit bien présente.
Compte tenu des questions laissées en suspens, on pouvait s’attendre dans ce tome à une exposition des tenants et aboutissant de l’épopée contée dans les 9 tomes précédents. Et pourtant, non, Corbeyran évite la grossière erreur que l’on peut constater dans Marie des Dragons #5 (par exemple), et conclut sa saga avec intelligence et originalité. Rassurez-vous, la plupart des questions ouvertes trouvent quand même une réponse. En demeure toutefois une de taille ; le personnage de Tia, qui est finalement le personnage fil-rouge voire principal de la saga (à la manière d’un antihéros), est absent de cette conclusion ! Du coup, son destin nous reste inconnu, sinon qu’elle croupissait dans les geôles de New Harlem aux dernières nouvelles… Revient-elle dans la seconde hypersérie ? Rien n’est moins sûr.
C’est également avec plaisir que l’on retrouve Chabbert au dessin (également dessinateur de New Byzance). Nous n’aurons hélas plus les magnifiques paysages orientalo-occidentaux, mais les planches sont parfaitement maitrisée, les personnages reconnaissables, les actions poignantes. Bref, du grand art.
Enfin, on notera que cet « Epilogue » dispose lui-même d’un épilogue, qui ajoute à la nuance du happy-end que j’évoquais plus haut et annonce très clairement la seconde hypersérie de Uchronie[s], avec ce qui ressemble bien à un New Beijing !
