L’humanité est devenue immortelle. Pire, les morts reviennent à la vie, les uns après les autres, inlassablement, générant des tensions grandissantes sur toute la planète. Dans ce chaos que les différents gouvernements ont bien du mal à contenir, les croyances les plus diverses et radicales se développent, et un grand nombre se cristallisent autour de Matt, le premier ressuscité. Assumant son rôle de « messie athée », il se lance en marche vers le laboratoire de sa mère, Mme Fork, à l’origine de ces résurrections, qui de son côté fait tout pour comprendre la situation… Et éventuellement la rectifier.
Quelle déception ! Finalement, de cette quadrilogie, seul le tome précédent aura réellement réussi à proposer quelque chose d’intéressant. Ce dernier se clôturait d’ailleurs sur un cliffhanger autour du personnage de Matt, vraisemblablement doté de pouvoirs aussi mystérieux que surnaturels (comme le rappelle subtilement la couverture de cet album).
Mais nous n’en saurons jamais plus, sinon qu’il décide d’en user pour rassembler autour de lui des fidèles dans un capharnaüm assez incompréhensible. Matt lui-même enseigne l’athéisme (n’ayant rien « vu » dans l’au-delà), ce qui est assez paradoxal compte tenu de ses pouvoirs ; mais ses fidèles sont eux-mêmes croyants en un peu tout, dans un joyeux bazar. Monolithique, oubliant son amitié avec le père Theillard, le personnage est simplement devenu abscons. On ne pourra hélas pas compter sur les autres protagonistes pour remonter l’intérêt de cet album ; devenus secondaires, leurs quêtes personnelles ne présentent pas beaucoup d’intérêt, sont artificiellement ralenties (les passages interminables en Israel) quand elles n’ont simplement pas de conclusion (je pense en particulier à celle d’Eloïs et Buzz).
Le dessins reste objectivement assez similaire au tome précédent, dans lequel il servait plutôt bien l’histoire. Mais puisque dans le présent tome, le scénario ne parvient plus à emporter le lecteur, le dessin figé (parfois avec des personnages en action dans des positions grotesque) ne réussit vraiment pas plus à compenser.
Restera une conclusion fracassante et qui aurait pu constituer un excellent twist final, si elle n’avait pas été aussi mal amenée, sans contexte ni aucun set-up ou foreshadowing. Ladite conclusion ne permet d’ailleurs pas d’expliquer l’ensemble des questions soulevées dans ce second diptyque.
Bref, encore une fois, une cruelle déception.