Ursus, Maeg et Merwinn abordent le légendaire île blanche. L’occasion pour le « corbeau » d’évoquer l’origine de sa malédiction, suite à des exactions perpétrés par les celtes (keltos) durant le siège de Gela1, en Grèce. Après quoi, ils poursuivent leur mission. Une foie récupérée l’épée « Foudre », il leur faudra trouver la lance de Lug puis le chaudron de Dagda, afin de faire d’Ursus le roi légitime de tous les clans…
Ce second (et dernier) tome m’a fait une bien meilleure impression, bien qu’il contienne encore beaucoup de défauts à mon sens. Le principal d’entre eux est la multiplication de références et mythologies plus ou moins masquées (la ville d’Ys, la bataille des Thermopyles, le graal, la fondation de Rome, les jeux des Dieux, Tombelaine…), et en particulier la profonde réinterprétation de la « matière de bretagne », i.e. les mythes arthuriens. Pourquoi revendiquer cette filiation tout en prenant de très (trop?) nombreuses libertés ? Pourquoi ne pas avoir proposé une histoire originale ? Un autre défaut, qui découle du précédent, est la complexité du monde proposé par Keltos, assez hermétique2 et peu exposé3.
A cela s’ajoute l’introduction franche et directe des dieux celtes (et autres créatures divines ou magiques) dans le récit. L’idée n’est pas foncièrement mauvaise, même si l’on quitte ainsi la subtilité qu’essayait de maintenir le tome 1, pour entrer de plein pied dans la high fantasy.
Le scénario lui-même reste très fouillis, même si l’on devine où l’auteur veut en venir, progressivement. La narration se fait au forceps, entre : expositions des objectifs peu subtils, alternance entre les mondes (monde réel, monde des dieux…), et flashback un peu artificiel. L’ensemble est servi par des dialogues plutôt basiques et peu inspirés.
Le dessin, enfin, m’a semblé nettement moins convainquant que dans le tome précédent. Il se laisse suivre sans déplaisir, mais sans rien y noter de marquant non plus.
Notons que la série a été avorté après ce tome 2, sans plus de nouvelle depuis environ 15 ans. Sans doute est-ce mieux ainsi. Je ne suis pas certain que j’aurais lu la suite, de toute façon.
- Un long flashback plutôt appréciable, levant une partie du voile sur ses origines. En revanche, il est extrêmement gore et violent, nettement plus que le reste du récit, ce qui peut surprendre.[↑]
- Le lecteur peut assez peu s’appuyer sur sa culture initiale[↑]
- Absence d’explication des forces en présence, de cartes géographiques, de jeux de pouvoirs…[↑]