Suite et fin de cette trilogie qui suit le destin du jeune Siegfried. Aprés voir traversé le pays des géants, celui-ci s’enfonce dans l’époustouflante cité des brumes, toujours accompagné de sa monture merveilleuse et du nibelung Mime. Mais il devra bientôt faire face au terrible dragon Fafnir, seul, uniquement armé de son épée et de son courage.
Le récit, toujours aux proportions mythologiques, atteint ici des enjeux divins. Au même titre que ces prédécesseurs, cet album transporte toujours le lecteur dans cet univers des grandes sagas nordiques, où l’enchantement laisse toutefois la place à des affrontements qui défient l’entendement.
A ce titre, le dessin est toujours à la hauteur. Les compositions des planches sont toujours intelligemment construites (difficile d’en dire plus sans spoiler), et dans ce troisième tome, les grands panoramas laissent la place à des scènes d’actions toujours lisibles, mêmes si elles tendent parfois vers l’abstraction.
En revanche, le grand défaut de cette conclusion de la trilogie est à mon sens le scénario. Assez confus, et paradoxalement un peu artificiel à mon goût, les enjeux se multiplient sans grande cohérence, et les caractérisations des personnages cèdent la place à des affrontements entre grands concepts… M’est avis que le lecteur n’en demandait pas tant. Et ce que l’on pourrait qualifier de « IVeme acte » de cette trilogie (toute la seconde partie de l’album), sans être inintéressant, n’était véritablement pas nécessaire à cette saga déjà dantesques par nature. La conclusion, elle aussi, m’est apparue très artificielle sans véritablement répondre à toutes les questions ouvertes par le récit.
Ainsi, si le tome précédent avait été un véritable coup de cœur, celui-ci est tout de même une petite déception, malgré des qualités indéniables !