Skeld, aidé des archivistes mais ne maitrisant pas ses nombreux et mystérieux pouvoirs, entreprend de libérer ses amis détenus par le commandant Thorin au coeur de la Ville-Monde.
Mais en parallèle, les inquiétants Primus Shaman ordonnent à ce dernier de traquer les archivistes par tous les moyens, y compris les méthodes les plus cruelles et sanglantes… Leur objectif : retrouver la clef détenue par Skeld.
Au travers d’un lore toujours plus profond, les frères Peru poursuivent un scénario qui se densifie tout en gagnant en subtilité, notament en approfondissant le passé et la psyché des antagonistes, tels que le commandant Thorin mais également le colonel Hizart. A cela s’ajoute la présence discrète mais importante de Primus Shamans ainsi que du mystérieux homme manchot, permettant de donner au récit de véritables enjeux. Et si le personnage principal apparait (pour l’instant) plutôt comme un looser magnifique, d’autres nouveaux personnages nous sont présentés : Zaïa, le mercenaire, ou encore le personnage de Saroum qui revient et apparait beaucoup moins simple et manichéen qu’au premier tome (même s’il reste naïf et premier degré)…
Dans une narration toujours non linéaire, nous avons en particulier droit à un flashback de la « Guerre des Remparts »1. Et si l’on pourra regretter une ou deux facilités scénaristiques (par exemple : le ralliement des archivistes à Skeld), les rebondissements sont nombreux et crédibles, et le récit tient indéniablement en haleine.
Les quelques critiques que j’avais pu parcourir avant lecture de l’album soulignaient le côté gore des dessins (à l’image de la couverture). Pour ma part, je n’ai véritablement pas eu cette impression. Et si certaines vignettes sont effectivement violentes et impressionnantes, il faut garder en tête que l’album nous narre une révolution, avec ses aspects les plus rudes. Le dessin lui-même m’a semblé d’ailleurs meilleur que dans le tome précédent. Des traits plus nets aux effets de lumières mieux maitrisés, les scènes d’actions et de batailles sont d’une lisibilité exemplaire (sans compter certaines scène saisissantes, parfois juste muettes). Et plusieurs compositions de pages ou double-pages sont des masterpieces, en particulier dans leur manière de conduire plusieurs scènes en parallèle 2.
Devinette : Vous savez pourquoi les hommes-taupes font toujours la gueule ?
Réponse : Ca vous plairait, vous, d’être petits, moches et bleus ?
En conclusion, un très bon second tome qui ne me fait craindre qu’une seule chose : que la conclusion de la trilogie ait du mal à tenir correctement dans le dernier album…