La révolte étudiante a été tuée… dans l’œuf comme dans le sang. Tandis que le roi et son ombre continuent d’espérer des jours meilleurs, quel qu’en soit le prix, Erinal envoie une délégation en Angléon dans l’espoir de faire la lumière sur la tentative de fuite des ambassadeurs-otages.
Pendant ce temps, Astrelia est tirée des griffes de sa tante par Sameus et son bras armé Killig.
Avec ce sixième tome des 5 Terres, les auteurs semblent vouloir conclure certains arcs tout en gardant une part de mystère. Les intrigues secondaires, comme celle des otages ou encore le destin d’Astrelia, prennent le dessus. Si cet équilibre narratif apporte de la densité, certains fils scénaristiques restent frustrants, à l’image de l’arc de Blasserius, dont la conclusion paraît expédiée. Heureusement, le rebondissement final rehausse l’ensemble, offrant une conclusion douce-amère qui sied parfaitement à l’univers souvent impitoyable de cette saga.
On retrouve un traitement intéressant des personnages, avec Mederion qui, fidèle à lui-même, incarne à merveille le dilemme éthique du « la fin justifie les moyens ». Le capitaine Goromio, trouble et ambigu, gagne aussi légèrement en importance. À l’inverse, des figures comme Kirill peinent à convaincre, manquant parfois de consistance 1 tandis que l’on ne comprend pas bien pourquoi Astrélia n’a pas été tuée… Cette disparité dans la profondeur des personnages nuit légèrement à l’ensemble.
Côté dessin, ce sixième tome reste fidèle à l’identité visuelle des 5 Terres. J’ai noté dans cet album quelques doubles pages au découpage audacieux, notamment grâce à des panoramas à mi-hauteur de la page mais s’étalant sur la double-page (cf. ci-dessous, découpage réutilisé plusieurs fois) qui capturent l’ampleur dramatique de l’intrigue.
En somme, ce sixième tome des 5 Terres s’inscrit dans la continuité de la saga, avec ses forces et quelques menues faiblesses. Les thèmes abordés, comme l’inéluctabilité des guerres de pouvoir, continuent de résonner, portés par une ambiance sombre et immersive. Si le scénario aurait gagné à mieux équilibrer ses arcs et ses personnages, la conclusion de cet opus reste marquante et à la hauteur des attentes.
D’ailleurs, le mot « conclusion » n’est certainement pas adapté, puisque la saga se poursuit sur le tome suivant : le cycle de Lys, centré sur les peuples simiesques !
- L’on a du mal à croire en sa nomination ![↑]
