Méandres psychologiques d’un Tueur (#1)

Le Tueur, tome 1 : Long feu

Garantie sans spoiler

L’article ci-dessous ne contient aucun spoiler, même mineur.

Difficile de résumer ce premier tome d’un cycle qui en compte cinq, et pour une série qui en compte un total de 12 actuellement.

Notre protagoniste non-nommé est un tueur à gage, froid et professionnel. Contacté par de riches clients, il fait son officie proprement, sans jamais poser de question. Il n’y prend pas particulièrement de plaisir, mais assume totalement sa « profession ». Lors d’une planque qui s’éternise, dans l’attente de sa nouvelle victime, nous suivons son monologue intérieur : il revient en particulier sur plusieurs de ses contrats passés, mais expose également sa vision toute personnelle du monde…

Ce premier tome se pose comme une introduction très lente, mais néanmoins rudement efficace. Le scénario ne décolle que dans les toutes dernières pages, mais là n’est de toute façon pas son intérêt. Ici, nous suivons un tueur dans les méandres de sa psyché, avec une vision du monde extrêmement cynique, voir carrément nihiliste. En remontant notamment ses souvenirs, son monologue intérieur devient hypnotique, brouille les frontières du bien et du mal, et force presque le lecteur à adhérer à sa vision éminemment pessimiste et déprimante de l’Humanité, tout en conservant lui-même un détachement inhumain.

Remarque

Cette vision désabusée et pessimiste du tueur date de la parution de ce premier album, en 1998, à l’époque du franc en monnaie, des Spice Girls et de la coupe du monde de foot française. Cela n’a pas manqué de me faire frissonner si l’on transposait son « analyse » à notre année 2024, ère des réseaux sociaux, de l’ultra-capitalisme et de la crise climatique…

La page de garde est tout à fait représentative du dessin de Jacamon : simple, stylisé, trés franco-belge des années 90, mais diablement efficace. Les compositions des pages sont plutôt classiques, sans négliger parfois des assemblages plutôt audacieux, incluant des vignettes de tailles différentes et des inserts. La fin de l’album, dans un délire paranoïaque, angoissant et déprimant, propose plusieurs planches dotées de vignettes rayurées verticalement de manière très étrange, en jouant sur les contours et les nuances de couleurs. Le résultat est déstabilisant, et est donc parfaitement réussi (même si je me suis quand même demandé un instant si mon album n’avait pas un défaut d’impression).

Remerciements

Cet album m’a été offert par mon frère, et je l’en remercie. C’est une belle découvert ; et le protagoniste est en fait très similaire à l’idée que je me faisait du personnage de Léon dans le film éponyme. Idée qui s’est finalement avérée fausse lors que j’ai récemment (et enfin !) vu ce film, il y a quelques semaines… avec ce même frère !

Notes

Scenario : 4 / 10
Dessin : 5 / 10
Ambiance : 9 / 10
Note moyenne : 6 / 10

En savoir plus sur l'album...

Série : Le Tueur

Album : tome 1/12 : Long feu
(Histoire liée au reste de la série)

Type de BD :

Editeur :

Parution : novembre 1998

Lien : Site officiel

Taille : 64 pages

2 commentaires sur “Méandres psychologiques d’un Tueur (#1)”

  1. Eh, ça me tenterait volontiers de le lire, je pourrais te l’emprunter à un moment ?

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