Sinbad l’ignore, mais il est le fils caché du grand calife Al-a-din. Ayant échappé à l’appétit sanglant du génie de ce dernier quand il était encore un nourrisson, il a grandi sur les navires, parcourant le monde magique des 1001 nuits.
Devenu adulte, Sinbad n’aspire qu’à une chose : retrouver ses parents et comprendre ses origines. Pour cela, il s’appuiera sur la magie et compte se procurer du Vin de Delphe, à verser dans le mystérieux « Cratère d’Alexandrie » pour obtenir ses réponses. Mais ce vase envoûté est en possession de la mystérieuse sorcière Tubarah…
Avec Le Cratère d’Alexandrie, Christophe Arleston et son équipe revisitent l’univers des 1001 nuits en mêlant aventure, magie et quête identitaire. Mais si l’idée de départ est prometteuse, le résultat final peine à convaincre dans ce premier tome.
Le récit repose sur un postulat plutôt classique : Sinbad, 1 part à la recherche de ses origines perdues. Malheureusement, cette libre réinterprétation des 1001 nuits manque de profondeur. L’humour, qui pourrait apporter de la légèreté, reste assez plat, même si certains dialogues ont parfois un peu de saveur.
Cela dit, l’univers magique qui entoure Sinbad parvient à maintenir un certain intérêt. La quête des origines reste un thème intemporel qui touche, même si son traitement ici est un peu superficiel.
Le plus gros point faible de cet album réside à mon sens dans son dessin. Si la représentation de la magie par des calligraphies orientales est une belle idée, le reste laisse à désirer. Les décors sont souvent pauvres et manquent de vie, et les compositions, très classiques, n’apportent rien de marquant. Les personnages, eux, souffrent de choix de design discutables : Sinbad, avec son bandana et sa coupe mulet, peine à convaincre, tandis que Tubarah est figée dans des postures étrangement rigides.
Une exception toutefois : une page amusante en gaufrier (3×4 cases) montre Sinbad s’enivrer avec un effet de zoom intelligent, mais cet éclat reste isolé dans l’ensemble de l’album.
L’univers des 1001 nuits est naturellement évocateur et magique, et Le Cratère d’Alexandrie parvient par moments à capturer cet esprit. Malheureusement, cette atmosphère se heurte souvent aux faiblesses visuelles et narratives, limitant l’immersion du lecteur. En terme de réinterprétation de cet univers, je vous suggère plutôt 3 souhaits.
En résumé, Le Cratère d’Alexandrie est une œuvre aux intentions louables mais qui manque d’aboutissement. Les amateurs de récits d’aventures et de magie pourraient apprécier certains éléments, mais il est difficile de passer outre les faiblesses du dessin et d’un scénario un peu fade.