Toujours en fuite, Sinbad parvient à séduire Azna, panthère capable de se changer en femme (et non l’inverse). Bien que bancal, le couple ainsi formé vogue vers Bagdad afin d’y trouver un orfèvre capable de remonter la piste du mystérieux collier aperçu dans la vision de Sinbad. Celui-ci ignore que son père recherché n’est autre… que le Calife de Bagdad, précisément.
Pendant ce temps, la terrible sorcière Turabah déploie tous ses efforts pour retrouver le voleur de tant de ses biens les plus précieux.
Le scénario de La Griffe du Génie1 propose quelques surprises bienvenues, notamment le rôle inattendu d’Azna, véritable protagoniste d’une bonne partie de l’album. La dynamique entre elle et Sinbad, cependant, manque de crédibilité sur une bonne partie de l’album. Leur alliance, formée un peu trop rapidement, laisse une impression de précipitation, nuisant à l’attachement du lecteur aux personnages. Turabah, magicienne immature et antagoniste principale, ajoute quant à elle une touche d’humour involontaire, mais sa caractérisation reste superficielle. Ce tome conserve néanmoins une cohérence dans son univers magique, rappelant les contes des Mille et Une Nuits avec ses djinns, oiseaux envoutés, muses, cordes magiques, couteaux parlants et flûtes enchantées.
La grande faiblesse de cet album réside dans son dessin. Le style graphique, malgré une légère amélioration dans la colorisation depuis le premier tome, reste trop minimaliste pour exploiter pleinement le potentiel visuel de cet univers riche. Les décors et le charadesign manquent de finesse, rendant l’ensemble fade et peu immersif.
Une exception notable est une séquence avec un traveling dans un gaufrier en 3×4, où la perte volontaire de repères intrigue et dynamise brièvement la lecture.
L’ambiance générale parvient à sauver l’album grâce à son charme féérique. La patte des Mille et Une Nuits imprègne chaque page, avec des objets enchantés et des créatures fantastiques qui offrent un véritable voyage. Néanmoins, cette magie peine encore à compenser les faiblesses du récit.
- Un titre trompeur, tant le maléfique Djinn est anecdotique… pour l’instant[↑]