Désormais rejoints par Reg, les 11 invités sont toujours prisonniers dans leur cage dorée, une somptueuse villa au bord d’un lac, leur permettant de survivre à la fin du monde qui se déroule inexorablement à l’extérieur. Walter, leur énigmatique mais bienveillant hôte, a rebattu les cartes en leur faisant oublier tous les événements du tome précédent. Ils devront donc de nouveau comprendre les règles de ce terrifiant jeu, en explorant toutefois des aspects différents, notamment la possibilité incroyable de créer ex nihilo de nouveaux bâtiments autour de la villa…
Le second tome de The Nice House on the Lake poursuit sur la lancée de son prédécesseur, mais peine à totalement renouveler son souffle. L’amnésie imposée aux personnages, si elle relance habilement les mystères (ils redécouvrent en particulier leur invulnérabilité), aboutit aussi à une redondance qui alourdit un peu le récit. Bien que l’idée de faire émerger de nouveaux bâtiments autour de la villa enrichisse les possibilités (c’est là un exemple parmi d’autre d’une magie douce plutôt bien utilisée au scénario), cette nouveauté reste finalement sous-exploitée dans l’intrigue.
Sur le plan graphique, ce nouvel opus reste dans la droite ligne de son prédécesseur. On aimera ou pas. Et je reste malheureusement (pour moi) dans le second camps. Notons que les insert hors-BD (type emails, schémas, annotations, transcriptions…) m’ont semblé moins nombreux, ou au moins nettement moins notables, que dans l’opus précédent. A l’inverse, mentions spéciale pour le design des interfaces permettant de gérer et paramétrer l’ensemble de la villa, de son environnement et de ses habitants : leur allure minimaliste et vertigineuse est très réussie.
L’ambiance sombre, méthodique et oppressante est toujours l’atout majeur de la série. Additionnée aux personnages eux-mêmes, sur lesquels je reviens dans mon article-bilan en lien ci-dessous. Entre absurdité et tension, cette atmosphère dérangeante installe un climat d’étrangeté hypnotique qui colle parfaitement à ce huis clos. Ce deuxième tome confirme une narration presque clinique, mais fascinante.
La conclusion pourra sans doute décevoir. Mais il fallait s’y attendre : dans le genre d’œuvre qu’est The Nice House on the Lake, l’intérêt est clairement le voyage, pas la destination…