Trahisons dans Renaissance #5

Renaissance, tome 5 : Les Hybrides

Comme au bon vieux temps, Sätie et Hélène enquêtent de nouveau ensemble ; cette fois, le mystère porte sur la création d’hybrides entre humains et näkans. Leur piste les mène à Londre, puis dans un pénitencier en Mer du Nord…

De leur côté, Liz et Swänn échappent à leurs poursuivants, puis se lancent sur la trace de Kate, la fille de Liz, qui pourrait être liée à des terroristes humains…

…or, celle-ci, sous une autre identité, fait partie de la première délégation humaine à visiter pacifiquement les étoiles du Complexe. Mais ses motivations sont bien évidemment tout autres.

Ce nouvel opus de la saga Renaissance poursuit une toile narrative complexe en explorant trois arcs distincts et parallèles. L’enquête de Sätie et Hélène sur les hybrides prend une tournure inattendue en se connectant à Sui Juris et leur attentat d’Australis (voir tome précédent), révélant des enjeux géopolitiques d’une ampleur insoupçonnée. En parallèle, l’arc de Kate et Jules apporte un souffle de découverte bienvenue en dévoilant Kobält malgré la menace que représente vraisemblablement cette première. En queue de peloton, l’intrigue de Swänn et Liz me semble un cran au-dessous : certaines facilités scénaristiques, telles que le changement de dynamique entre traqueurs et traqués, ou la reconnaissance trop aisée de Kate/Jennifer, fragilisent cet arc narratif.

Malgré ces quelques faiblesses, l’intrigue reste de haute qualité, dense aux ramifications multiples, et se distingue par une audace scénaristique remarquable. L’utilisation d’une erreur passée d’Hélène – la destruction de l’androïde dans le tome précédent – s’avère être une trouvaille narrative ingénieuse, conférant à l’intrigue une cohérence exemplaire sur la base d’un évènement trés… humain !

En étoffant son univers en expansion, cet album approfondit les conflits raciaux au sein du Complexe 1 tout en amorçant un lien avec l’Interzones (titre du tome #2), renforçant ainsi la mythologie de la saga. La finesse avec laquelle les thématiques de confiance, de perte et de préjugés sont abordées confère à l’album une densité émotionnelle rare, et interroge la conscience du lecteur avec habileté.

Le dessin, à l’esthétique soignée, accompagne magistralement l’alternance entre enquête et aventure. Les choix esthétiques (pluie d’Amérique du sud, panoramas de Kobält…) reflètent avec justesse les sentiments ou dilemmes intérieurs des protagonistes, tandis que le style graphique enveloppe l’ensemble d’une atmosphère à la fois immersive, impressionnante mais aussi un poil angoissante, dans la droite ligne des tomes précédents. Cette alliance entre dessin et narration contribue à instaurer une ambiance envoûtante, rehaussant l’intensité dramatique du récit.

  1. Voire à l’extérieur… comme subtilement distillé en set-up dés les premiers tomes.[]

Cette critique est en lien direct avec l'article "Renaissance : Mission humanitaire sur Terre (1/X?)", à paraitre prochainement. Pour ne pas rater sa publication, inscrivez-vous à la newletter !

Notes

Scenario : 7 / 10
Dessin : 7 / 10
Ambiance : 8 / 10
Note moyenne : 7.3 / 10

En savoir plus sur l'album...

Série : Renaissance

Album : tome 5/6 : Les Hybrides
(Histoire liée au reste de la série)

Type de BD :

Editeur :

Parution : septembre 2022

Lien : Site officiel

Taille : 54 pages

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